J’ai été invité cette semaine à un événement qui s’annonçait haut en couleur. Déjà ma curiosité fût piquée lorsque j’ai reçu l’invitation: une soirée annonçant les nouvelles tendances chez Agnus Dei. Bien que la soirée était un peu trop longue, je l’ai adorée. La qualité de la nourriture servie était excellente. La présentation des plats décidément colorée et vive, un festin pour les yeux. Je dois dire que j’étais placé avec des gens que j’adore, ce qui a souvent pour effet d’améliorer de beaucoup l’image que l’on a d’une soirée. Je félicite l’audace et la créativité de l’organisation, qui m’ont fait adorer l’évènement. La partie du dessert avec Armand Vaillancourt était sans contredit ma favorite.
Au niveau des tendances présentées, je dois avouer avoir été un peu déçu par leur livre blanc des tendances culinaires. Très évasif, pas illustré, on y exposait les grandes tendances déjà présentes dans le milieu culinaire. Ayant étudié en commercialisation de la mode, je deviens toujours un peu plus critique lorsque l’on parle de tendance – déformation professionnelle. J’aurais aimé un livre qui nous présente des plats, des associations de goûts, des couleurs, des accords alimentaires ou encore des innovations culinaires. La soirée vient ici servir de complément au livre, car on nous y a présenté des plats hauts en couleur. Ceci dit, quelqu’un qui n’a que le livre restera sur sa faim.
Dans leur livre des tendances, on parle des in :
- le plaisir et l’acte social;
- le respect des aliments;
- la région de Kamouraska et ses trésors gastronomiques;
- les légumes racines;
- le foie gras non gavé;
- le filet de boeuf en croute de sel;
- les fromages québécois;
- l’événement culinaire.
Les out :
- l’asperge hors saison;
- la soupe de courge;
- le poulet nourrit à la moulée;
- la consommation des espèces de poisson en voie de disparition;
- les crèmes brulées et les macarons (pour des raisons de surexposition);
- l’huile de palme (pour des raisons écologiques).
Je vous présente maintenant les scènes (les citations sont tirées du menu de la soirée):
L’enfer vs le 7ième ciel :
« Manger, c’est un plaisir, et ça doit le demeurer »


Le bénédicité :
« Manger, c’est un acte social. Manger ensemble, c’est une communion. »



Insula :
« Qui nous rappelle la mer, les rivages et leurs richesses. Ces soirs, plus particulièrement ceux de Kamouraska. »


Umami :
« Avec le salé, le sucré, l’amer et l’acide, l’umami est le cinquième goût qui distingue. Celui qui, dans notre monde trépidant, peut provoquer l’arrêt du temps »


Racines :
« Comme tous ces légumes racines qu’il nous reste pour chauffer l’hiver. Comme nos racines culturelles. »

Les beaux-arts :
« Le traiteur « traite » la matière disponible ce soir. La création culinaire est éphémère. Demain sera autre. La gastronomie est un art, et comment mieux l’illustrer que par la générosité d’un très grand artiste qui accepte de se confondre, l’espace d’un soir, dans cet univers de l’éphémère. »






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